Les enjeux
L’objectif de l’éducation nationale se limite aujourd’hui à apprendre à lire, à écrire et à compter.
Si de tels enseignements sont bien entendu indispensables à l’épanouissement du citoyen de demain, la pratique de l’expression orale, en tant que discipline à part entière, est quant à elle laissée de côté.
La parole constitue notre premier moyen de communication : ne pas l’enseigner revient à mettre sur la touche tous ceux dont l’entourage familial ou l’environnement social ne permettent pas la transmission de ce savoir.
Crédits photographiques : Michael Voinis, Purée Maison
Bannir l’enseignement de la prise de parole en public de notre système éducatif, c’est prendre le risque d’évincer du marché du travail, de nombreux jeunes, qui bien que diplômés, ne parviendront jamais à se faire embaucher, faute de savoir exprimer leur idées à l’oral avec clarté. C’est aussi exclure du débat politique, tous ceux qui ont des choses à dire, mais qui parce qu’ils n’ont pas eu la chance de recevoir une formation orale digne de ce nom, préfèreront taire leurs idées plutôt que de les défendre.
Si ce phénomène se retrouve parfois au sein de milieux favorisés, sans doute est-il encore plus frappant dans les milieux plus populaires ; ceci parce que parler nécessite un « savoir-faire », des « codes » et une certaine « éducation ».
Notre constat est simple : l’absence d’enseignement de la prise de parole en public est à l’origine d’une spirale négative qui freine l’ascenseur social et favorise les inégalités entre les différentes classes de notre société.